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L’automatisation, une des solutions à la pénurie de main-d’oeuvre

Toutes les entreprises ou presque pâtissent de la pénurie de main-d’oeuvre. Par contre, certaines sont beaucoup moins touchées que d’autres, car elles ont su investir dans l’automatisation.

C’est notamment le cas d’APN Global, une PME de Québec qui fabrique des pièces de précision pour les secteurs de l’aérospatiale, de la défense et des hautes technologies. Sa recette ? Être une entreprise manufacturière 4.0, c’est-à-dire qu’elle utilise, connecte et intègre les nouvelles technologies. Bref, ses machines se parlent entre elles et s’ajustent en temps réel à l’offre et à la demande.

«Le 4.0 nous permet de simplifier la tâche des employés dans l’usine à l’extrême afin qu’elle soit encore plus facile à faire», explique Yves Proteau, coprésident d’APN, qui compte une usine au Québec et deux en Californie.

La PME a d’ailleurs conçu et commercialise le logiciel Meta 4.0, qui permet aux entreprises d’optimiser leur processus de production.

Ainsi, dans ses usines, la main-d’oeuvre qualifiée devient de moins en moins nécessaire, car les robots et l’intelligence artificielle permettent de donner de plus en plus d’instructions précises aux employés sur la chaîne de production.

L’entreprise peut alors confier des tâches manuelles à des employés qui n’ont pas de formation technique, par exemple des bacheliers en logistique.

Pour réduire les besoins en main-d’oeuvre, APN incite aussi des étudiants à la maîtrise ou au doctorat à faire leur thèse dans son usine à Québec. Cela permet à la PME de recruter des talents de haut calibre, dont les recherches peuvent lui être utiles.

«Actuellement, un de nos stagiaires est en train de concevoir un algorithme prédictif, tandis qu’un autre travaille sur la valorisation des données», dit M. Proteau. Deux champs d’études qui sont incontournables pour les manufacturiers intelligents.

Créez un écosystème stimulant et productif

Pour réduire la pénurie de main-d’oeuvre, l’usine montréalaise de Hubbell Canada, un fabricant d’équipements électriques et électroniques, a créé un écosystème qui favorise l’innovation et les gains de productivité, sans parler de l’implication de ses 80 employés.

«Grâce à notre philosophie de gestion, nous n’avons pas de taux de roulement. En fait, les gens veulent travailler chez nous !» affirme Stéphane Lamarre, le directeur de l’usine.

À ses yeux, cette situation tient essentiellement au fait que l’usine est une entreprise intégrée, c’est-à-dire qu’elle conçoit, brevette, fabrique et opère tous les équipements. De plus, toutes les tâches répétitives ont été automatisées. «Ça fait en sorte que nos employés passent 40 % de leur temps à innover afin d’accroître l’efficacité de la chaîne de production», dit M. Lamarre.

On parle d’une moyenne de 1,5 innovation par jour. Bien entendu, ces innovations sont loin d’avoir tout le potentiel d’être brevetées. En revanche, elles permettent de réaliser des gains de productivité.

Le directeur de l’usine donne l’exemple d’un travailleur qui a réaménagé son poste de travail, ce qui lui a permis de réduire de 5 % à 10 % ses déplacements et de faire ainsi des gains de productivité. «Comme nous fabriquons des pièces qui valent en moyenne un dollar, toutes les économies et les réductions de coûts sont importantes pour nous», insiste M. Lamarre.

Pour stimuler l’innovation et accroître la productivité, les employés en usine sont aussi payés en partie en fonction du nombre de pièces qu’ils produisent.

Une politique salariale qui réduit le besoin d’encadrer les travailleurs afin qu’ils atteignent les objectifs de production de l’usine. «On n’a pas besoin des surveiller ; on sait qu’ils vont le faire», souligne le directeur de l’usine. Lire la suite 

Source : www.lesaffaires.com

Crédit photo : AdobeStock

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